Paris mon amour

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a gentle reflection after the horrific events in paris on friday the 13 2015
featuring lucilee, ivor cutler, and humphrey bogart…

“Tous les ans, vous fêtez les mêmes fêtes, les mêmes anniversaires ; tous les ans, nous en sommes au même point. Le calendrier n’est pas seulement le temps qui se récapitule, mais c’est la négation même de la mort. Cette négation du temps, non plus de la naissance biologique, mais de la mort biologique du sujet, est à l’origine des rites les plus répandus, les rites que les Romains appelaient obsequia, ce qui veut dire « suite » en latin ; non seulement parce qu’un cortège suit le défunt qu’on inhume, mais parce qu’au fond, la vie continue. Vous croyez qu’il est mort parce que vous ne le voyez plus. Il est disparu, d’accord, mais vous allez continuer à le nourrir. Des traces de ces rites se retrouvent chez nous à la Toussaint avec ses chrysanthèmes. Dans nos civilisations classiques, on apportait de quoi manger, on logeait même le mort dans les pyramides, où l’on trouve tout un mobilier. Cela voulait dire que celui qui, physiologiquement, était disparu, n’était sociologiquement pas mort. Autrement dit, la personne persiste.”
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“C’est ce qui fait que jamais la personne n’apparaît ou ne disparaît avec le sujet. L’enfant est dans le désir du parent. Et partout il y a le rituel des « obsèques » (du latin obsequia : « cela continue »), cérémonie dans laquelle on dit : « Tu n’es pas mort ». Rite qui atteste que la personne n’est pas morte avec le sujet. En d’autres mots : l’éternité des croyants est déjà en germe dans la personne, à laquelle nous accédons par la société.”
Jean Gagnepain

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